Le secteur du chauffage au bois fait face à des défis sans précédent. Depuis l’annonce des baisses successives des aides financières, les perspectives s’assombrissent pour de nombreux acteurs de cette filière. En avril 2024, les subventions accordées aux particuliers pour l’acquisition d’équipements de chauffage au bois ont été réduites de 30 %. Une nouvelle baisse de 30 % est prévue pour le 1er janvier 2025. Ces décisions ont un impact direct sur les ventes, déjà affectées par un climat économique difficile.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : les ventes d’appareils de chauffage au bois ont chuté de manière alarmante, atteignant un niveau quatre fois inférieur à celui de 2022. Ceci est particulièrement visible dans le secteur des chaudières, où une diminution de 70 % a été constatée en 2023. Les organisations professionnelles s’interrogent sur les motivations de l’État, dénonçant les conséquences sur le pouvoir d’achat des ménages et remettant en question la stratégie énergétique du pays.
Impact des baisses de subventions sur le marché
Les baisses de subventions affectent gravement les conditions de marché pour le chauffage au bois. Avec plus de 7,8 millions d’appareils installés en France, le chauffage au bois représente la première source d’énergie renouvelable en matière de production de chaleur. Pourtant, l’ombre des coupes budgétaires planent sur cette filière d’avenir. Les professionnels du secteur rapportent un recul de 30 % du volume des ventes prévu pour 2024, une situation qui suscite des inquiétudes quant à l’avenir de l’énergie bois.
La La Croix a récemment publié des études alarmantes illustrant que de nombreuses entreprises pourraient fermer leurs portes si la tendance actuelle se poursuit. La compétitivité des produits de chauffage au bois est dorénavant remise en question face à des alternatives potentiellement moins chères et plus soutenues par l’État, notamment les pompes à chaleur.
Répercussions sur la filière energétique et l’emploi
Les organisations professionnelles soulignent que le chauffage au bois, considéré comme le moyen de chauffage le moins émetteur de CO2, traverse une crise sans précédent en dépit de ses nombreux avantages. Selon l’Ademe, qui évalue l’impact environnemental des différentes sources d’énergie, le chauffage au bois ne produit que 30 g de CO2 par KWh, un ratio bien inférieur à celui des chaudières à gaz ou des chauffages électriques. Malgré cela, la réputation du chauffage au bois est ternie par des préoccupations croissantes concernant la pollution de l’air.
Une autre étude menant les futurs impacts des subventions a mis en lumière une possibilité de baisse de 50 % de l’aide MaPrimeRénov’ en 2025, une décision qui plongerait encore plus la filière dans une situation de fragilité. Les emploi dans le secteur sont directement menacés, puisque de nombreux fournisseurs et fabricants pourraient ne plus être en mesure de maintenir leurs activités dans ce climat incertain.
Réactions du secteur face à la crise
Les professionnels du secteur expriment leur mécontentement face à ces ajustements budgétaires. Éric Vial, directeur général de Propellet, souligne : « Les pouvoirs publics ne nous entendent pas et nous avons le sentiment d’être injustement maltraités ». Il est clair que la filière a beaucoup à offrir, et les acteurs du marché continuent de plaider pour que les aides soient réévaluées à la hausse.
Des actions de sensibilisation sont menées pour rappeler les avantages du chauffage au bois, tant en termes de performance énergétique que de coût. Par exemple, le coût du chauffage au bois est 3,3 fois inférieur à celui de l’électricité, favorisant sa compétitivité dans un environnement économique difficile. Des appels à des discussions avec les ministères concernés ont été lancés, mais pour l’instant, sans succès.
Les enjeux environnementaux persistants
Malgré les défis financiers actuels, le chauffage au bois reste une option écologique viable. Les acteurs du secteur rappellent que le changement dans les politiques publiques doit également prendre en compte les enjeux environnementaux. Avec une part de presque 73 TWh de chaleur renouvelable produite en 2023 grâce à cette énergie, le bois doit conserver son rôle crucial dans la stratégie énergétique de la France.
Une tendance à la diminution des prix des granulés de bois a été observée, offrant une lueur d’espoir pour les consommateurs dans ce contexte balbutiant. La pellet.com/chauffage-les-tarifs-des-granules-de-bois-enregistrent-une-baisse-de-plus-de-10/ »>baisse des prix des granulés de bois a été largement relayée par les médias.
Tendances et perspectives d’avenir pour le chauffage au bois
Les prévisions concernant le futur de la filière semblent préoccupantes. Éric Vial a déclaré que si les baisses de subventions continuent, la filière pourrait voir sa capacité de production et d’innovation fortement impactée. Les acteurs du marché doivent se préparer à une compétition accrue des alternatives énergétiques, à moins que des mesures correctives ne soient prises. La fermeture de plusieurs usines de production serait alors inévitable.
Il est essentiel que les gouvernements prennent en compte les intérêts de la filière du chauffage au bois pour maintenir l’équilibre du marché. Actuellement, les relations entre la filière et les institutions sont tendues, une situation qui nécessite un dialogue ouvert et constructif.
Les attentes des professionnels pour le futur
Les professionnels du secteur désirent voir un soutien renouvelé de la part des pouvoirs publics. Cela passe par la reconnaissance de l’importance du chauffage au bois dans la transition énergétique. De nombreux producteurs de bois et fournisseurs d’équipements attendent avec impatience que le gouvernement revienne sur ses décisions de réduction de budget.
Des appels à une mise à jour des aides financières s’intensifient, notamment en ce qui concerne MaPrimeRénov’ et d’autres dispositifs de soutien. Il est impératif de réévaluer la stratégie énergétique gouvernementale pour que le chauffage au bois puisse continuer à jouer son rôle fondamental dans les années à venir.
Source: www.la-croix.com
Pour en savoir plus
Chauffage au bois en Europe : entre interdiction et réglementation
Face à la montée des préoccupations environnementales, l’Union européenne a amorcé un tournant dans sa réglementation concernant le chauffage au bois. Ce mode de chauffage, qui regroupe environ 7 millions de foyers en France, est de plus en plus scruté,…
La récente ouverture d’un nouvel entrepôt de chauffage au bois près de Saint-Étienne a suscité un grand intérêt dans la région. En mettant à disposition une large gamme de poêles, chaudieres et autres équipements de chauffage à des prix défiant…